Il y a 150 ans, le 11 février 1858, une petite paysanne illettrée (originaire de Cauterêt ?) se rend en compagnie de sa soeur et d'une amie sur les bords du gave à Lourdes pour y chercher du bois ; elle s'appelle Bernadette Soubirous. Dans la grotte de Massa Bielle (la Vieille Roche), elle est la seule à apercevoir "une jolie dame vêtue d'une robe blanche serrée par un ruban bleu" qui lui demande de creuser la terre, où Bernadette trouve une source. Bernadette revient dix-sept fois lui rendre visite ; cette dame se présente l'Immaculée Conception (ce dogme pontifical est d'ailleurs tout récent) : "Que soy era immaculada councepciou". Lors d'une de ses dernières apparition (que seule Bernadette voit), près de 8000 personnes l'assistent ; surtout les premiers malades sont guéris dans la source...

Les apparitions ne sont reconnues par l'Eglise que quatre ans plus tard, en 1862. Car en plein XIXème siècle, le siècle du scientisme, l'Eglise a peur du ridicule, et de renouer avec des rites païens ou supertitieux (au Moyen-Age, la vierge serait apparue non loin de là, à Bétarram). L'Eglise exige que les guérisons soient authentifiées par des médecins, ce qui lui vaut les foudres du Périgourdin Léon Bloy : c'est la Science qui doit valider la Foi ! Aujourd'hui, 67 guérisons ont été qualifiées de miraculeuses (=inexplicables par la médecine), et des milliers d'autres guérisons recensées. Le dernier miracle, reconnu en 2005, concerne une Italienne, et l'avant dernier miracle, reconnu en 1987, sur un Français atteint de sclérose en plaques.

Lourdes aujourd'hui :

Facilité par le chemin de fer construit sous Napoléon III, la paisible et plutôt pauvre bourgade pyrénéenne se transforme en ville commerciale : plus de 300 magasins, 250 hôtel... Lourdes accueille aujourd'hui 6 millions de visiteurs par an.