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Etienne de La Boetie (1530-1563), "Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genous" |
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Son Discours sur la Servitude, écrit à 18 ans, demeure d'une étonnante actualité... |
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![]() Maison natale d'Etienne de La Boétie à Sarlat (Périgord) |
La vie d'Etienne de La Boétie :Il naquit à Sarlat le 1er novembre 1530 d'une noble famille périgordine et catholique. Orphelin de bonne heure, il est élevé par son oncle.Il fait ses études au collège de Guyenne à Bordeaux, puis étudie le droit (et la philosophie) à Orléans. Il s'intéresse très jeune aux auteurs classiques grecs et latins. En 1549, à l'âge de 18 ans, il rédige le Discours de la servitude volontaire. Ce pamphlet fut probablement écrit en réaction au supplice et à la mise à mort de son maître d'Orléans, qui avait dénoncé devant Henri II les traitements infligés aux Réformés. Marié à une jeune veuve, avocat, il devient à vingt-trois ans conseiller au Parlement de Bordeaux. À partir de 1560, il est chargé par Michel de l'Hospital, avec qui il se lie d'amitié, d'intervenir dans diverses négociations pour parvenir à la paix civile dans les guerres de religion. Dans son édit de janvier 1562, La Boétie plaide la tolérance, mais il n'est pas suivi d'effets. Moins d'un an plus tard, il meurt de la peste le 18 août 1563 à Germignan dans le Médoc, à l'âge de trente-trois ans. |
Le chantre de l'Amitié et de la Liberté :Au Parlement,
il est le collègue de Montaigne arrivé en 1557.
Il
nait entre eux une amitié
passionnée : "parce que c'était lui, parce que
c'était moi" (Montaigne) ; "L'amitié est une
chose
sacré, une chose sainte" (La Boétie). Montaigne
l'assiste jusque sur son lit de mort, malgré le risque de
contagion de cette maladie alors incurable.
Montaigne eut tôt connaissance du Discours. Le manuscrit circule sous le manteau dans les milieux universitaires et religieux. Entre les mains des Huguenots, il est édité dès 1574, rebaptisé "Contr'un" (c'est à dire contre le roi ayant ordonné le massacre de la Saint Barthélémy). Ce texte contre la tyrannie et pour la liberté est re-publié durant les périodes révolutionnaires, insipire Marat, Prud'homme, Simone Weil, et demeure aujourd'hui un texte fondateur de la résistance civile |
Extraits du Discours sur la Servitude volontaire :"La première raison de la servitude volontaire, c'est la coutume (= l'habitude)... Les assujettis ont le coeur bas et mol. Ce sont toujours quatre ou cinq qui maintiennent le tyran, qui lui tiennent le pays en servage... Six cents profitent sous eux et font de leurs six cents ceux que les six font au tyran. Les six cents tiennent sous eux six mille qu'ils ont élevés en l'état... Et qui voudra s'amuser à dévider ce filet verra que non par les six mille, mais les cent mille, les millions, par cette corde, se tiennent au tyran... Pour avoir la liberté, il ne faut que la désirer... Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres" |