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Henri IV (1553-1610), roi de Navarre et de France, "Noste Enric" à la conquête du pouvoir parisien... |
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RESUME : Parjure, volage, batailleur mais tolérant, champêtre et communicant avec le peuple, il sera consacré "le meilleur de nos rois" ... par les Républicains. |
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![]() Portrait d'Henri IV |
Le roi de Navarre Henri III :Il nacquit au château de Pau en 1553, fils d'Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, et de Jeanne d'Albret, reine de Navarre.Elevé essentiellement dans la religion protestante, il fit ses premières armes durant la deuxième guerre civile (1569). Après la paix de Saint-Germain (1570), il épousa la princesse Marguerite de Valois, soeur de Charles IX : peu de jours après, eut lieu le massacre de la Saint-Barthélemy : il n'échappa à la mort qu'en abjurant ses doctrines réformées. Retenu à Paris, il parvint à s'enfuir en 1576, rétracta son abjuration, et se mit à la tête du parti huguenot. En 1580 à 27 ans, il s'empara de la catholique cité de Cahors. Il fit ensuite la conquête d'une quantité de places dans la Guyenne, la Saintonge, le Poitou, et vainquit le duc de Joyeuse à la bataille de Coutras en 1587, défaisant l'armée de la Ligue et consacrant sa réputation militaire. |
Le roi de France Henri IV :En 1584,
l'héritier
de la couronne de France meurt, plaçant Henri de Navarre en
position d'héritier présomptif par application de
la loi
salique, mais au 22ème
degré ! Les catholiques
préfèrent reconnaître le cardinal de
Bourbon...
En 1588, chassé de Paris par les Ligueurs car il vient de faire assassiner le duc de Guise, Henri III appelle le chef du parti huguenot à son secours, et tous deux viennent assiéger la capitale. Henri III assassiné, Henri de Navarre devient potentiellement roi de France. La Ligue refusant de la reconnaître, il lui faut cinq années pour conquérir Paris, qui se soumet en 1594. L'apothéose de son reigne demeure l'année 1598 qui voit tout à la fois se fermer l'ère des guerres civiles par la signature de l'Edit de Nantes, et la guerre étrangère par celle de la paix de Vervins avec l'Espagne. Aidé du duc de Sully et d'autres, il oeuvre alors à la restauration de la grandeur de la France : amélioration des finances, création de routes, création de manufactures, sans oublier la promotion des deux mamelles de la France, le labourage et le pastourage. Divorcé de Marguerite en 1599, il se remarie en 1560 avec Marie de Medicis, rétablissant l'influence française en Italie. Il part en guerre contre la Savoie, et ajoute la Bresse au domaine royal. Alors qu'il s'apprêtait à attaquer la maison d'Autriche dans les Flandres (pour une histoire de coeur), il tombe sous le couteau d'un moine catholique, Ravaillac, à Paris en 1610. |
Le mythe du "bon roi Henri" :Roi autoritaire vis à vis de sa noblesse autonomiste, et devant ménager tant les Catholiques que les Protestants, Henri n'avait pas que des amis, et faillit être assassiné près d'une dizaine de fois ! Mais communicatif et se préoccupant de son image, il fit savoir au peuple qu'il voulait "que chaque paysan pût mettre la poule au pot le dimanche". Sa mort stupéfia les Français, ses soldats l'appelèrent le Roi des Braves, et l'Europe lui donna le surnom de Grand. On lui reconnait d'avoir apporté la paix civile, et fait unique en Europe, d'être le roi de deux parties religieux en même temps. La Restauration avec le retour des Bourbons en 1814 donne un nouvel élan au mythe du grand roi, le premier de la dynastie, et combien différente de celle des Valois (autre prétendant au trône de la Restauration) ! L'époque romantique mettra en avant son côté champêtre et homme du peuple ; et parce qu'il a su dépasser le clivage des questions religieuses, la IIIème République elle même le consacrera "le meilleur de nos rois". |